Une unité de soins en annexe de l’Hôpital de Verdun

Sylvie Carle, Service des communications et du marketing

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Après la création d’un «hôpital dans l’hôpital» à HND, voilà que l’Hôpital de Verdun se réinvente et crée une annexe dans le stationnement jouxtant l’Urgence.

En réduisant l’occupation de ses chambres à un seul occupant, l’hôpital diminuait sa capacité d’accueil. Dès la mi-mars, il fallait trouver une solution aux besoins grandissants d’espaces réservés à l’isolement des patients qui présentent des symptômes de la COVID-19 et qui sont en attente des résultats de leur test de dépistage.

Le besoin crée l’organe

Motivée par la sécurité des patients et de son personnel, une idée a germé et l’Hôpital de Verdun s’est tourné vers l’édification d’une unité sous un immense chapiteau transformé en milieu de soins. Le projet soumis a obtenu l’approbation du Ministère le 9 avril et dès le 11 avril, les travaux débutaient.

En près de deux semaines, les plans, les achats et les trajectoires cliniques étaient élaborés et en moins de trois semaines, l’unité était montée et prête à accueillir son premier patient le mercredi, 29 avril 2020. Du jamais vu !

L’unité dispose de 34 chambres individuelles dont deux chambres réservées à des interventions d’urgence et de stabilisation qui sont équipées d’un défibrillateur et d’un appareil de succion. Elles sont chauffées, climatisées, avec eau courante et chaise d’aisance, d’un service alimentaire et de buanderie, et d’une ventilation munie de filtres EPA. Une pharmacie à même l’annexe et un accès directe à l’urgence ont été prévus.  Rien n’a été laissé au hasard.

L’équipe clinique de l’unité est composée de quatre infirmières, de quatre infirmières auxiliaires et de quatre préposés aux bénéficiaires par quart de travail et de deux médecins qui sont présents de jour et de soir. La nuit, les patients sont référés au médecin de garde de l’urgence.

Pour ses opérations, l’unité dispose de neuf postes informatiques, du Wi-Fi et d’imprimantes. Elle est également équipée d’un réfrigérateur pour les médicaments, d’un appareil de radiographie et d’un appareil pour les électrocardiogrammes.

À l’origine d’une initiative qui sort de l’ordinaire

Issu d’une décision conjointe entre des médecins, la Direction des services professionnels et la Direction des services infirmiers, le concept a été porté par la docteure Sévérine Hurtubise, médecin chargée de l’hospitalisation, et par Isabelle Auclair, coordonnatrice clinico-administrative à la Direction des soins infirmiers, qui ont assuré le suivi global tout au long de la mise en œuvre du projet.

Ils ont été accompagnés par Isaac Asara, un consultant en biosécurité, et épaulés par Mathieu Bertrand, gestionnaire de projet et agent d’amélioration de la DQEPE.

L’exécution de la structure s’est concrétisée notamment grâce au savoir-faire de l’équipe de la Direction des services techniques pilotée par Marie-Josée Boutin, et par l’expertise de Cécilia Curbeto, architecte, et de Danielle Poitras, ingénieure. Avec rigueur, elles ont su encadrer les travaux exécutés par l’entrepreneur assigné au projet, Via Construction.

Plusieurs partenaires ont contribué à cette réalisation

Une telle réorganisation requiert une planification et une coordination bien structurées et la mobilisation de plusieurs acteurs en simultané. La séquence des travaux, la logistique des opérations cliniques et techniques et l’élaboration de la trajectoire de service résultent d’un partenariat inter-directions exceptionnel et d’une collaboration à l’externe. Au total, près d’une centaine de personnes ont été mobilisées en très peu de temps.

Proches partenaires à l’interne

En ces temps de la COVID-19, l’expertise de deux services spécifiques est un incontournable.  Celle du Service d’hygiène et de salubrité de la Direction des services techniques, sous la supervision de Tommy Lacombe-Barbeau, et celle des Services génie biomédical (GMP) représentés par Sophie Bergeron, coordonnatrice aux services multidisciplinaires et par Marion Alecci, chef de service, ont été sollicitées.

Aussi, en un temps record, Réjean Bouliane, chef de service, et Mélodie Faucher, APPR, de la Direction des services informatiques, ont réussi à doter l’unité de tous les équipements informatiques requis et plus.

Partenaires externes

Parmi les partenaires externes, la municipalité a non seulement cédé l’espace de stationnement pour l’édification de cette annexe, mais elle a également réservé l’accès exclusif du boulevard Gaétan-Laberge aux ambulances et au personnel de l’hôpital. De plus, le terrain municipal vacant avoisinant le site a été transformé en stationnement réservé au personnel du CIUSSS et aux patients de l’hôpital.

Pour sa part, Hydro-Québec a assuré un branchement direct à la ligne électrique prioritaire de l’hôpital. Des génératrices ont également été prévues.

Une idée exportable vers d’autres CIUSSS

Dans une optique de partage d’expertise, les PDG des autres CIUSSS montréalais ont pris part à une visite des lieux afin de découvrir le fonctionnement de cet espace unique, et qui sait, de trouver une solution à une situation similaire dans leur propre établissement.

Cette annexe complémentaire a été conçue pour une période de plus de 6 mois et pourrait demeurer en opération jusqu’à une année complète moyennant certaines adaptations, si nécessaire.

À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. La raison d’être de cette réalisation est indéniable et vient confirmer qu’à l’impossible nous sommes tenus.

L’Annexe ne s’est pas faite en un jour, mais presque 

L’unité correspond à ce que nous qualifions de «zone jaune».

24 heures après avoir transité par l’urgence, les cas confirmés COVID-19 sont transférés à l’hôpital dans une unité de soins dédiés dite «zone rouge». Lorsque les résultats sont négatifs, les patients sont orientés vers une zone froide ou bien, ils obtiennent leur congé de l’hôpital.

Remerciements

Merci tout spécialement à nos principaux acteurs de cette réussite et à la centaine de personnes qui ont contribué à réaliser l’impossible !

Erika Fontaine-Pagé, infirmière chef intérimaire urgence

Claude Cossette, chef de service des installations Matériel

Jean Marquette, responsable des équipements en soins critiques – Soins internes et Urgence l’urgence

De la DQEPE : Benoît Agrès, agent d’amélioration – Éliane Favreau, agente d’amélioration – Roshni Shah, agent d’amélioration et responsable de l’approvisionnement

Ainsi qu’un merci spécial à toutes les parties prenantes du CCSMTL  – personnes comme directions – qui ont aussi pris part à ce projet innovant! Nous ne pouvons les nommer tous, car la liste serait beaucoup trop longue, mais ils sauront se reconnaître!