Pour l’amour des soins gériatriques

Marion Munos, Service des communications et du marketing
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On dit que l’on revient toujours à ses premières amours.

Tamara Vixama, cheffe d’activité par intérim à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM), est entrée dans l’univers de la réadaptation et des soins aux personnes âgées dès son plus jeune âge. Adolescente, elle se demandait comme toutes les autres quoi faire de son avenir. Puis elle a accompagné sa grand-mère dans son parcours de réadaptation. Très proche d’elle, elle en a gardé une envie sincère de travailler en gériatrie.

Même si ses études d’infirmière clinicienne lui ont permis de travailler dans de multiples unités et de toucher à tout, le hasard a toujours semblé la ramener à l’IUGM.

Parler avec Tamara, c’est ouvrir le livre de l’IUGM.

Du rez-de-chaussée au 5^e, en passant par le 3^e Ouest et le 4^e, Tamara a exploré tous les services, ou presque, de l’Institut. Et changé la donne partout où elle est passée.

Entrevue avec cette professionnelle indéfinissable, qui ne s’arrête jamais.

Tamara, on a beaucoup entendu parler de toi et de ta passion pour ton métier. Qu’est-ce qui t’allume au quotidien, et te permet de rester si passionnée?

Dès mon arrivée à l’IUGM, j’ai compris qu’en plus d’être très investie dans le soin des patients, ce que j’aimais par-dessus tout, c’était apprendre. Pour ça, j’ai besoin d’action, d’expériences!

Une expérience qui a changé beaucoup de choses pour moi, c’est mon passage au 3^e Ouest [de l’IUGM]. On y prenait soin de patients souffrant de démence. Ils circulaient librement, dans un espace sécurisé. Les portes avaient l’air de bibliothèques pour qu’ils ne se sentent pas enfermés. Ça m’a donné envie d’aller plus loin, j’ai suivi une formation en Symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD). Et comme ça, je suis devenue coach de tous mes collègues du 3^e. J’y suis restée pendant quatre ans et j’ai énormément appris.

Pour moi qui adore apprendre, aider les autres à apprendre, c’est génial! J’ai donc continué dans cette voie. Je suis devenue préceptrice, maître de stage, assistante du supérieur immédiat (ASI)… j’ai touché un peu à tout.

Est-ce que ces rôles de coach, de soutien à l’apprentissage des autres, t’éloignent de ta passion des soins?

Forcément, le temps que je passe auprès des personnes avec qui je travaille, je ne le passe pas auprès des patients. Par contre, j’ai toujours voulu offrir des soins de qualité, qui répondent le plus possible au besoin de chaque patient.

Tout mon désir d’apprentissage est basé là-dessus. Mes formations visent à améliorer les connaissances, toujours dans le but d’offrir des soins de qualité.

Peux-tu nous en donner un exemple concret?

 Quand je suis arrivée à l’Unité de réadaptation fonctionnelle intensive (URFI), j’ai constaté qu’on se sentait parfois démunies pour soigner certaines plaies. En tant qu’infirmières, le soin des plaies fait partie de notre formation générale. Dans certains cas plus complexes par contre, on a parfois besoin de conseillères en soins de plaies, et il n’y en avait pas à notre étage.

J’ai trouvé un programme de formation et je suis devenue spécialiste en soins de plaies. Maintenant, j’accompagne et je forme mes collègues.

D’ailleurs, tu as reçu un prix pour ça. Partage des connaissances 2022, de Profession santé dans la catégorie Infirmière. Tu n’en parles pas…

(Elle rit)

Le prix, c’est la somme de tout ça. Le préceptorat, la formation pour me spécialiser et soutenir mes pairs, c’est ce qui est important pour moi.

Tu parles beaucoup de tes collègues, de tes patients. Comme si tout ce que tu apprends, finalement, tu ne l’apprenais pas que pour toi.

Exactement! Je veux transmettre mes acquis aux autres, pour leur permettre à leur tour de transmettre leurs connaissances. Je les soutiens dans leur perfectionnement. Naturellement, je tombe dans le leadership collaboratif.

Tout le monde y gagne, surtout les patients.

Quel est ton rêve pour les soins gériatriques?

Je voudrais pouvoir passer 30 minutes à parler avec chaque patient. Je rêve d’une unité où on peut personnaliser les soins. Je voudrais que les patients se sentent libres de sonner en sachant qu’on a du temps à leur accorder.

En fait, j’aimerais l’ouvrir ce centre-là! Mais pas tout de suite, parce que maintenant, je suis de retour à l’école… encore!

En effet, Tamara est actuellement inscrite à la maîtrise en gestion à l’École nationale d’administration publique. Pour apprendre à encadrer ses pairs.

Elle doit terminer à l’été 2023, et quelque chose nous dit qu’elle réussira haut la main.

Merci et bravo, Tamara!